Les insectes du camping. Nuisibles, vous avez dit ?

insectes du camping

Dans la nature, il y a plein de bêtes, petites et grosses. C’est d’ailleurs souvent les petites qui nous embêtent le plus. Par habitude, on les tue sans trop de scrupules, souvent avec des produits chimiques assez nocifs pour l’environnement (et pour nos poumons). On vous propose donc de mieux connaître les insectes du camping et de trouver une voie pour vivre avec ces bêtes qui nous manqueraient cruellement si elles disparaissaient. Venez habiter la nature, qu’ils disaient !

Les abeilles et les guêpes

On commence par les stars de l’été !

Comment les reconnaitre ?

Les abeilles

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CC BY SA Minette Layne
  • noire et dorée
  • séparation tête-abdomen non visible
  • pollinisatrice très efficace
  • 1 000 espèces en France

Les guêpes

insectes du camping
  • noire et jaune
  • séparation tête-abdomen nette
  • pollinise aussi les plantes
  • chasse les mouches et les moustiques

En général, les abeilles butinent tranquillement les fleurs et ne s’occupent pas trop de vous sauf si vous la coincez dans un vêtement ou sous votre pied. Les guêpes peuvent être plus embêtantes, elles s’intéressent souvent à votre melon ou votre jambon au moment du repas.

Ici, vous les croiserez certainement en allant dans notre grande piscine. Quand il fait très chaud, elles sont nombreuses à venir y boire car il n’y a pas d’eau dans la région. Alors comme vous, elles viennent à la piscine. C’est parfois impressionnant mais pas de panique, elles ne piquent que pour se défendre. Il suffit de traverser lentement le pédiluve et tout ira bien.

Des pollinisatrices en danger

En réalité, ils existent de nombreuses espèces d’abeilles, de guêpes, ou encore de bourdons, de frelons, etc. Solitaires ou sociales, elles jouent toutes un grand rôle dans la pollinisation des plantes. Si les abeilles sont souvent associées au miel que l’on déguste avec plaisir, c’est par la pollinisation qu’elles sont indispensables. Sans leur action, la plupart des plantes ne pourraient pas se reproduire, ni produire de fruits. Nous n’aurions donc plus rien à manger.

Aujourd’hui, les insectes pollinisateurs sont gravement menacés, notamment par l’utilisation de pesticides, la monoculture, l’agriculture intensive, le changement d’affectation des terres, la destruction de leurs habitats et le changement climatique. C’est pourquoi il faut en prendre soin.

Bonus : les guêpes sont de grandes prédatrices de mouches et de moustiques. Pratique, non ?

Alors, on fait quoi ?

Premier réflexe, quand on croise un insecte de cette famille, on reste calme. Il passera vite son chemin. Ensuite quelques conseils pour bien vivre ensemble :

  • Évitez de laisser des aliments à l’air libre, un petit couvercle suffit. Idem pour l’eau.
  • À la piscine, un répulsif à base de vinaigre est aussi disponible pour vaporiser la plage et les faire fuir sans les tuer.
  • Plus globalement, on évite les produits chimiques en aérosol ou dans son assiette.

Les fourmis

Fun fact : il existe plus de 12 000 espèces de fourmis et leur masse totale – environ un milliard de milliards d’individus – dépasse le poids de l’humanité. Elles doivent leur succès à leur organisation sociale bien connue et à leur capacité à manger à peu près tout ce qu’elles trouvent.

Leurs rôles dans la nature

  • Par leurs galeries, elles travaillent la terre et la rendent ainsi plus fertile.
  • Les fourmis « nettoient » certaines plantes de leurs parasites, leur permettant ainsi de se développer.
  • Elles dispersent certaines graines et favorisent leur germination.
  • Enfin, elles nettoient aussi la nature de nombreux cadavres de petits animaux, évitant ainsi la prolifération de maladies.

Alors, on fait quoi ?

Ici, vous rencontrerez probablement la Crematogaster scutellaris. Elle a la tête rouge et le corps noir. Elle présente la particularité de pouvoir relever son abdomen au-dessus de la tête quand elle est en danger, d’où son surnom de fourmi acrobate. Cette espèce niche dans le bois et peut parfois s’inviter dans votre hébergement.

Quelques conseils pour limiter leur rencontre :

  • Il est préférable de bien emballer votre nourriture, de ne rien laisser traîner et de bien nettoyer la cuisine.
  • Éviter aussi de laisser de l’eau, notamment autour de l’évier, car elles pourraient venir y boire.
  • Disposer quelques rondelles de citron ou asperger de jus de citron les zones où elles viennent. On nous a dit aussi qu’elles n’aiment pas le romarin, alors n’hésitez pas à en cueillir dans nos massifs.
  • En extérieur, vous pouvez aussi faire barrage à leur passage avec du marc de café.

Les araignées

CC BY SA Bernard de Go Mars

Il y en a évidemment de nombreuses espèces présentes, notamment dans la garrigue. Vous pourrez en croiser de magnifiques au détour d’un chemin. Faites quelques recherches et c’est tout un monde qui s’ouvrira à vous. Si elles ont mauvaise réputation, les espèces européennes sont parfaitement inoffensives

Dans les hébergements ou aux sanitaires, vous verrez surtout le pholque phalangide – Pholcus phalangioides – une araignée facile à identifier avec ses longues pattes et son petit abdomen. Totalement inoffensive, on l’aperçoit souvent dans les angles des pièces, en hauteur. D’ailleurs, elle est assez rigolote puisque si elle se sent en danger, elle fait vibrer sa toile pour se mouvoir tellement vite qu’elle disparait de notre vue.

Chasseuses d’insectes

Leur grand rôle est de capturer des insectes comme les mouches et les moustiques. Le pholque phalangide peut même capturer d’autres araignées. Elles sont de supers partenaires, vous pouvez donc les laisser vivre leur vie sans souci.

Si on a peur, on fait quoi ?

Pour commencer, il faut savoir qu’une araignée peut refaire sa toile en quelques heures à peine. Même un ménage régulier et attentionné ne peut pas empêcher les toiles d’araignée. Néanmoins, si vous voulez éviter leur présence vous pouvez :

  • Disposer des feuilles de tomates près des fenêtres, elles n’aiment pas ça.
  • Idem avec la lavande, quelques brins près des ouvertures, à cueillir dans notre champ de lavande ou un peu d’huile essentielle. Et puis ça sent bon !
  • Enfin, vous pouvez pulvériser un peu de vinaigre blanc sur les contours des fenêtres, ça sent moins bon mais c’est efficace.

Les moustiques

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CC BY Sandrine Néel

On finit par les moustiques,habituellement peu présents dans la région car il n’y a pas beaucoup d’eau.

Ça sert vraiment à quelque chose les moustiques ?

C’est moins connu, mais les moustiques se nourrissent du nectar des fleurs et participent donc aussi à la pollinisation des plantes.

Ils ont surtout un grand rôle dans les zones humides. Les larves filtrent jusqu’à 2L d’eau par jour, c’est une station d’épuration naturelle pour ces eaux stagnantes. Ils participent à leur bonne santé écologique et sont mêmes un indicateur de la richesse de la biodiversité qui s’y trouve. Enfin, les larves et les adultes font partie d’une chaine alimentaire en nourrissant d’autres insectes et des oiseaux. Utile, on vous dit !

Ils sont évidemment connus pour leur propension à transmettre des maladies. En France, c’est quand même très rare. Le principal inconvénient, c’est donc un bouton qui gratte, et peut-être une nuit dérangée.

Alors, on fait quoi ?

Premièrement, pour éviter les insectes volants en tout genre, éteignez les lumières quand vous ouvrez votre tente ou les fenêtres de votre hébergement. Pour les moustiques en particulier, voici quelques infos :

  • Manger du fromage, boire de la bière ou encore mettre du parfum les attirent. Utilisez cette information comme bon vous semble 😉
  • Il n’existe pas vraiment de répulsifs efficaces et inoffensifs pour l’humain, porter de grands vêtements amples restent la meilleure protection.
  • On évite les eaux stagnantes en extérieur où ils vont venir pondre.
  • Plus globalement, on garde ou on crée des zones humides naturelles, comme notre mare, où tous les prédateurs sont là pour réguler leur population.

Venez habiter la nature avec les insectes du camping

On espère qu’après cette lecture, vous aurez moins d’appréhension – ou plus de plaisir ? – à croiser les insectes du camping. Ils ne sont finalement pas très embêtants au regard de leur grande utilité au sein du vivant. Habiter la nature, c’est aussi accepter leur présence. D’ailleurs, contrairement aux idées reçues, leur présence n’est pas sale mais significative d’un lieu sain. Bonnes vacances !

– Romain

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